DAO YIN et YANG SHENG et… DAO YIN YANG SHENG GONG ?
Nous trouvons là deux termes que l’on entend souvent- parfois un peu à n’importe quelle sauce d’ailleurs : « Dao Yin » et « Yang Sheng ».
Il y a les principes généraux de « Dao Yin » et de « Yang Sheng »), mais réunis, c’est aussi le nom d’une école de pratique (Dao Yin Yang Sheng Gong)…
Dǎo Yǐn : « ancêtre » du Qi Gong…
Dǎo Yǐn导引 signifie « guidage et étirement ». C'est une forme de gymnastique douce chinoise pratiquée dès l’antiquité. Les premières références du Dǎo Yǐn se retrouvent dans des textes de 400 av. JC. " Dǎo" signifie "diriger", au sens de "conduire l'esprit, la respiration et les mouvements", selon des principes précis : esprit calme, respiration profonde et régulière, mouvements justes et fluides. "Yǐn " signifie tirer, guider, dans le sens d'effacer les tensions du corps et de l'esprit. Peuvent y être associés des exercices respiratoires (tǔ nà /吐纳) , des exercices de concentration mentale (cún sī 存思), et une technique d’acupression (diǎn xué 点穴).
L'un des précurseurs du Qi Gong actuel et l’une des nombreuses pratiques visant à préserver ou à rétablir la santé était appelé Tǎo yǐn ou dǎoyǐn.
La petite histoire :
La légende attribue l’invention du Dǎo Yǐn à deux Immortels de l’antiquité Chì Sōng Zǐ (赤松子) et Wáng Zǐ Qiáo (王子乔). Il est particulièrement lié à la culture taoïste, même s'il est aussi adopté par des moines bouddhistes.
Selon le principe taoïste, sa pratique harmonise l'homme avec le ciel et la nature et lui assure la longévité.
Une grande variété de formes et de pratiques apparaissent au fil du temps: il y a par exemple, la gymnastique respiratoire inventée par le moine Jiànzhēn (dyn. Tang), le Dǎo Yǐn du moine Guǎngdù (dyn. Song), la série des « huit pièces de brocart » (bāduànjǐn 八锦) attribuée par la légende aux généraux Zhong Li Quan des Han ou Yue Fei des Song, et la « Méthode Dǎo Yǐn des personnes âgées » (lǎorén dǎoyǐn fǎ) créé par Cáo Tíngdòng (dyn. Qing.)
Le Dǎo Yǐn est mentionné dans le Huang Di Nei Jing, célèbre traité fondateur de la médecine chinoise traditionnelle, comme une bonne méthode pour prévenir, soigner et guérir différentes pathologies.
La pratique :
Le Dǎo Yǐn suit quelques règles et est pratiqué de préférence en intérieur, isolé du sol par une natte, dans une pièce ni trop vaste ni trop exigüe et de luminosité moyenne, pour préserver l’équilibre Yin/Yang. À ce sujet- et de façon logique- pour être « confortable, on évite les « excès » : le froid et l’humidité, la chaleur, le vent… On évite donc de pratiquer les pieds nus … ou sous un soleil brulant. Rien que de très raisonnable en somme pour que le corps et l’esprit soient à l’aise et économisent l’énergie.
Le moment de la journée et la direction à laquelle fait face le pratiquant doivent correspondre à l’élément de la partie souffrante selon la médecine chinoise.
Pour Tao Hong Jing, les exercices se font idéalement entre une heure et onze heures du matin, période où le souffle (qi) est à son apogée. Ces principes ne sont plus guère appliqués.
Comme souvent, tout est très "codifié" et correspond à une logique interne. La pratique corporelle qui en découle est poétique et ludique, alliant à la fois symbolisme des noms donnés aux mouvements et bonne connaissance des trajets des méridiens (au moins les principaux) et de certains points clés.
e Dao Yin Yang Sheng Gong : une école 導引養生功
Le Dao Yin Yang Sheng Gong : une école 導引養生功
Tête légère, épaules relâchées pieds stables ancrés dans le sol, orienté vers l'attention, une sorte de concentration flottante, plus que vers l'effort, on cherche à mettre le corps en mouvement, avec calme, précision et fluidité, afin d'effectuer un travail qui apporte souplesse et détente, tout en développant ses facultés de concentration et de gestion du stress.
Yǎng Shēng : prendre soin de soi
Yǎng Shēng (养生) est le "nourrir la vie". Cette expression devient très à la mode et il existe aujourd’hui de nombreuses pratiques qui portent ce nom.
Préserver sa santé, c’est prévenir, adopter une bonne hygiène de vie, apprendre à se connaitre, à respirer, à prendre soin de soi en renforçant le physique, en calmant l’esprit… et adopter une attitude simple et logique. Doser le repos et l’activité -selon les saisons –dans la mesure du possible ! Harmoniser ses émotions … En diététique, respecter la nature, les saisons, les besoins et la satisfaction.
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Les « clés » de la longévité :
Concentrer l'esprit-cœur ;
Régulariser la respiration ;
Guider et harmoniser l'énergie ;
Assouplir le corps
Maître Zhang Guan De (张广德) est le fondateur en 1974 du système de Qi Gong «Dao Yin Yang Sheng Gong » (導引養生功) (DYYSG) qui est reconnu en Chine à la fois par les Ministères des Sports et de la Santé et par la Fédération Internationale de Wushu et la Chinese Health Qigong Association. Cette méthode est enseignée dans les universités de médecine chinoise traditionnelle et diffusé dans plus de cinquante pays dans le monde.
La méthode :
Le jeu du mouvement et de la concentration qui se porte sur certains points, zones ou méridiens, sont les caractéristiques de cette méthode qui sollicite tout le corps jusqu’aux extrémités des doigts et orteils. Massages, percussions de points, mouvements d’ouverture et de fermeture, spirales, rotations et flexions, étirements, … permettent de relancer la circulation sanguine et énergétique, de réguler Yin et Yang, de les harmoniser. Une position typique est « le vieil arbre enchevêtre ses racines »
Des enchainements Yang Sheng Tai Ji (Tai Ji pour nourrir la vie), plus dynamique existent aussi, ce qui permet à chacun de trouver « chaussure à son pied ». Chaque enchainement de mouvements est accompagné d’un fondement théorique qu’il est nécessaire de connaitre pour le pratiquer correctement et efficacement.
La méthode est très complète et comprend 5 groupes d’exercices :
Les exercices de base de régulation du corps, du cœur-esprit, de la respiration.
Les méthodes générales qui prennent en compte tous les méridiens (12 mouvements par exemple) ou centrées sur les organes, le point fort est alors mis sur l’organe en question (Rein ou Poumon...)
Les formes Tai Ji à mains nues.
Les formes avec armes (épée, sabre, éventail, double éventail, bâton).
Les formes simplifiées.
Le but est de fortifier la santé, de « nourrir la vie » par l’effort personnel en combinant la concentration (intention : Yi 意), la précision du mouvement (Xing 行) et l’énergie vitale (Qi 气). En associant la philosophie du Yi Jing, la théorie de médecine chinoise (Zang Fu Jing Luo), la théorie des 5 éléments, Maitre Zhang Guang De a développé le Dao Yin Yang Sheng Gong. Il s’agit d’améliorer la santé des personnes malades et de proposer une prévention. Sont alors apparues des « ordonnances de 5 minutes » : quelques mouvements simples à exécuter en peu de temps (5minutes comme le nom l’indique) permettent d’améliorer l’état de santé de ceux atteints de certaines maladies chroniques comme l’hypertension, le diabète…
L’idée fondamentale est que l’homme doit retrouver son lien avec la Nature et retrouver le calme pour préserver sa santé… en s’accordant le temps de faire des exercices adaptés.
Maître Zhang Guan De est né en 1932 à Thangshan dans la province du Hebei. Dans sa jeunesse, il a pratiqué avec succès les arts martiaux chinois, il a étudié à l’Institut du Wushu, à l’Université des Sports de Pékin en 1955. Quelques années plus tard, en 1963, il y est nommé Professeur.
Au milieu de sa carrière, à la fin de la révolution culturelle chinoise, tombé gravement malade, il utilisa son expérience de Wushu alliée à sa connaissance de la médecine chinoise traditionnelle pour créer ce qui devait devenir le Dao Yin Yang Sheng Gong.
Au début, trop faible pour une pratique intensive, il a développé des exercices qui pouvaient se faire en position allongée : ce furent huit exercices pour traiter sa tuberculose qui constituèrent par la suite la base de la « série des 49 mouvements pour stimuler le Qi dans les méridiens ». En recouvrant peu à peu ses forces, il créa de nombreuses séries qui peuvent se faire assis ou debout, selon les possibilités du pratiquant. Il les compléta par les formes du Yang Sheng Tai Ji qui se pratiquent à mains nues, au bang (petit bâton), à l’éventail, à l’épée ou au sabre.
Il a obtenu le second prix national de la recherche scientifique en 1992, avant de devenir Président du groupe de recherche du Dao Yin Yang Sheng Gong et Vice-Président de l’Association Chinoise de Recherche en Wushu. Il a obtenu en 1998 le huitième Duan de Wushu chinois, et le titre de Grand maître des Arts martiaux. Par la suite, élevé au rang de trésor vivant de la Chine, il devient neuvième dan de Wushu. Malgré son grand âge il est, aujourd’hui encore, sollicité par le ministère chinois de la santé afin de créer de nouveaux enchaînements pour l’amélioration de la santé publique. Depuis 2011, il a chargé son neveu Zhang Jian de diffuser le Dao Yin Yang Sheng Gong en Europe et plus particulièrement en France à Biarritz.
Grands principes à connaitre pour mieux profiter de la pratique:
* Le Yin et le Yang. Retour